Retour

Mise à jour 22 mai 2006

 

Vous croyez que la légalisation est une lubie d'une minorité de jeunes drogués, désoeuvrés, hédonistes ? Lisez donc ceci.

 

 

Le Monde daté du 13-14 février 1994

 

De hauts responsables de la police néerlandaise pour la légalisation de tous les stupéfiants

AMSTERDAM

de notre correspondant

 

La « guerre à la drogue » est menée en vain, et le seul vrai coup de grâce à porter aux trafiquants est de légaliser le commerce et l'usage des stupéfiants. Hier défendue par les contempteurs les plus extrémistes - et minoritaires - de la prohibition, cette idée fait aujourd'hui des émules dans les milieux policiers néerlandais. Réunis en secret, le 20 janvier, à l'initiative d'un groupe de réflexion animé par des hommes d'affaires, les commissaires principaux d'Amsterdam, de Rotterdam et d'Utrecht, le président de l'association des chefs de corps de police et l'avocat général de la Cour suprême des Pays-Bas ont dressé un constat d'échec de la répression en matière de lutte contre la toxicomanie.

Six milliards de florins (dix-huit milliards de francs) sont investis chaque année dans une lutte qui aboutit à quelques saisies-records et à l'arrestation de quelques gros bonnets, mais qui n'empêche pas qu'une quantité croissante de drogue circule. En néerlandais courant, on appelle cela « éponger avec le robinet ouvert ». Rappelant que la prohibition de l'alcool avait, en son temps, fait le lit et les affaires de la mafia américaine, le commissaire en chef de Rotterdam estime que « c'est une utopie de penser que nous viendrons à bout du problème avec les moyens actuels.»

Bien que la mafia américaine ait survécu à la levée de la prohibition, le groupe de réflexion néerlandais pense que l'herbe serait coupée rase sous le pied des narco-trafiquants si le fruit défendu que sont les stupéfiants devenait un poison légal distribué sous contrôle étatique, au même titre que l'alcool et le tabac. Ce parallèle, jusqu'à présent utilisé par les partisans de la légalisation du haschich et de la marijuana, serait donc aussi applicable aux drogues dures.

Anticipant les critiques inhérentes à leur défaitisme affiché, les membres du groupe font valoir les avantages présentés par leur approche : la sécurité publique serait améliorée (alors qu'actuellement un délit ou crime sur deux serait lié à la drogue) et l'économie légale ne serait plus minée par le blanchiment des narco-bénéfices. Le souhait des défenseurs de la légalisation des drogues est que les Pays-Bas prennent l'initiative d'un débat international.

Mais le ministre de la justice a fait sèchement savoir qu'il n'en était pas question. Il est vrai qu'à une semaine de l'inauguration officielle d'Europol et de la première Unité européenne de lutte contre la drogue, La Haye pouvait difficilement aborder un sujet aussi tabou.

 

CHRISTIAN CHARTIER


"La Tercera" (Santiago du Chili), cité dans Courrier International

LE PRÉSIDENT URUGUAYEN POUR LA LÉGALISATION DES DROGUES

 

"A la fois libéralisation et éducation" (président uruguayen Jorge Batlle [élu le 28 novembre 1999, parti Colorado, libéral). Le président Batlle reconnaît que, lorsqu'il en a parlé à ses proches, beaucoup d'entre eux ont vu là une folie. "La première chose à faire, c'est de le dire, de ne pas en avoir peur. Et je suis assez fou pour le dire, affirme-t-il. Dès l'instant où une activité cesse d'être rentable, elle perd son attrait et, peu à peu, plus personne n'aura intérêt à vous forcer à consommer », explique le Président. Il assure qu'il a abordé la question à plusieurs reprises - y compris lors de conversations avec l'ancien président nord-américain George Bush père - et qu'il martèle toujours la même idée : Batlle évoque volontiers la période de la prohibition, durant laquelle la consommation d'alcool fut interdite aux Etats-Unis, ce qui entraîna le développement des pratiques mafieuses. "Jusqu'à ce qu'un beau jour ce commerce prenne fin. Aujourd'hui, il est clair qu'il vaut mieux boire un bon vin qu'une vinasse trafiquée", soutient le chef de l'Etat.

Interrogé sur les éventuels méfaits d'une dépénalisation des drogues, Batlle répond : "Aujourd'hui, la consommation n'est-elle pas relativement libre ?". En ce qui concerne les critiques adressées aux Pays-Bas quant aux résultats de la dépénalisation, le président uruguayen estime que, dans la mesure où il s'a git d'un cas isolé en Europe, "tout le monde s'y est précipité pour profiter de cette liberté. Mais il ajoute que, dans les pays où les drogues restent interdites, "la consommation n'a cessé de croître depuis trente ans, et les problèmes - en particulier la violence - ne font que s'aggraver". Conscient des difficultés, le Président reconnaît que sa proposition est discutable, mais il défie quiconque de lui proposer des solutions de rechange. "S'ils ne veulent pas de cette idée, qu'ils en cherchent une autre, mais qu'ils fassent de vraies propositions", lance-t-il.

La législation uruguayenne ne condamne pas "la possession de substances de nature à produire une dépendance psychologique ou physique" et destinées à la consommation personnelle, mais elle qualifie de délit, passible de peines de prison, le fait de produire, de commercialiser ou de fournir de la drogue. Ainsi, pendant l'été austral - période durant laquelle la consommation de drogue connaît une forte augmentation -, le gouvernement uruguayen s'apprête à lancer un site Internet qui diffusera des informations sur les substances toxiques, leurs caractéristiques et leurs effets. Les visiteurs du site auront la possibilité de poser des questions à des spécialistes sur l'usage des drogues, ainsi que sur les traitements de prévention et les cures de désintoxication.

Présidence, Le site officiel de la présidence uruguayenne (en espagnol)

John Battle, héros de l'année 2000 sur le site de Narco News (en anglais)

JND Le site de la Commission nationale sur les drogues d'Uruguay (en espagnol)

Comisión interamericana para el control del abuso de drogas

Le site de la Commission qui, en Amérique latine, est chargée des drogues (en anglais et en espagnol)

UNDCP Le site de l'Agence des Nations unies chargée des problèmes de drogues (en anglais)

Delta9 Un site suisse superbe défendant la légalisation du cannabis (en français et avec le plug-in Flash)


UNE JUGE POUR LA LÉGALISATION DE TOUTES LES DROGUES

The Nelson Mail (Nouvelle Zélande), jeudi 15 Avril 2004.

Site : http://www.nelsonmail.co.nz/

 

La violence et les addictions liées à l'usage de drogue ne disparaîtront que si toutes les drogues sont rendues légales et considérées de la même manière, déclare une ancienne juge américaine.

Eleanor Schockett, de Floride, a annoncé dans un débat mercredi qu'elle appellait "à une guerre contre la guerre anti-drogues". "Je ne fais pas cela parce que je demande la permission de pouvoir fumer un joint. Ma drogue favorite est le chocolat et s'ils décidaient de l'interdire parce que cela mène à l'obésité je serais la première à me mobiliser."

Elle a travaillé 12 ans comme juge, partageant son temps entre les courts criminelle, civile et familiale, et déclare qu'elle va désormais consacrer sa vie à stopper cette diabolisation des drogues.

"Les gens me demandent habituellement "qu'est-ce que tu vas faire quand tu arrêteras de travailler", et je leur réponds que je voudrais faire quelque chose pour modifier cette politique des drogues parce que je sais combien elle est mauvaise."

Toutes les drogues devraient être disponibles sur prescription médicale et délivrées dans un cadre sain et contrôlé, avec des professionnels de santé et des conseillers à disposition, comme cela se fait en Suisse, dit-elle.

"Il n'y a probablement aucun médicament dans toute la pharmacopée qui ne serait pas nocif s'il était mal utilisé. Nous devons cibler le problème sous-jacent avec l'individu, et non pas déclarer : "vous ne pouvez pas obtenir ce médicament".

"C'est lorsque les gens ne peuvent obtenir leur drogue qu'ils deviennent violents. C'est comme quand vous manquez d'air et avez besoin de respirer."

 

Copyright 2004 Independent Newspapers Limited


Date : mercredi 7 avril 2004

Source : Colorado Daily (CO)

Site : http://www.coloradodaily.com/

Article intégral traduit

ACCROS À L'ÉCHEC

Pour Sanho Tree, directeur du Projet pour une politique des drogues à l'Institut d'Etudes Politiques de Washington DC, la guerre contre les drogues menée par les Etats-Unis n'est pas seulement un échec, elle perpétue effectivement le trafic de drogues, leur caractère lucratif, et leur consommation partout dans le monde.

"Plus nous menons cette bataille, plus les drogues deviennent bon marché, plus elles sont disponibles à un haut niveau de pureté", déclare-t-il. "Pas besoin de recourir à la théorie du complot pour savoir pourquoi cette guerre échoue."

Tree rappelle que la guerre contre les drogues menée par les Etats-Unis - qui coûte environ 20 milliards de $ par an au niveau fédéral - ne fait que perpétuer l'attractivité et la profitabilité constante des drogues illicites. Il dit avoir appliqué le principe de la "loi du plus fort" pour montrer pourquoi la distribution de drogues n'a pas changé depuis 20 ans, malgré les lois de plus en plus répressives et les sommes consacrées à la recherche et à l'arrestation des dealers.

"Lorsque nous intensifions les mesures pour faire appliquer la loi, le genre de personnes que nous avons tendance à attraper sont les trafiquants incompétents. Ceux qu'on a tendance à rater sont les plus performants... Nous les obligeons à s'adapter à la vitesse de l'éclair".

"Nous avons des politiques qui transforment l'herbe en or. Un gramme d'herbe vaut quasiment le même prix qu'un gramme d'or. Aux Pays-Bas ils ont un taux d'usagers de drogues bien inférieur, et bien moins d'usagers de cannabis parmi les jeunes... ils ont rendu le cannabis inintéressant !"

Tree dit qu'il est impossible de savoir à quoi mènerait une politique de légalisation tant qu'elle ne sera pas au moins essayée. Il ajoute que parmi ceux qui se sont battus pendant des années contre les drogues - y compris des conservateurs fiscalistes - reconnaissent que tant que les drogues resteront illégales et que les marges de profit seront élevées, le problème demeurera.

"Que ce soit le cultivateur de coca en Colombie, le producteur de pavot en Afghanistan, ou le gamin qui deale du cannabis dans les toilettes d'un lycée américain... Ils ne se rendront jamais. Ça n'arrivera jamais. Par définition, la guerre à la drogue n'a pas de fin. C'est un vrai bourbier."


Source : The Independent

Date : 30 mars 2004

URL : http://news.independent.co.uk/uk/crime/story.jsp?story=506403

http://www.johannhari.com/archive/article.php?id=371

Article intégral et traduction

Mike Trace : comment j'ai perdu ma lutte anti drogue

 

Témoignage de l'ex député "tsar" anti-drogue de Tony Blair, employé ensuite à l'Office sur les drogues et le crime des Nations Unies (UNODC).

"Quand j'ai commencé à travailler ici [Centrepoint de l'avenue Shaftesbury à Londres, au début des années 80], comme travailleur de nuit, Centerpoint était tout simplement le premier endroit où échouaient les SDF de Londres", dit-il. "Nous avons juste essayé de les isoler des rues dangereuses pour une, deux, trois nuits. C'est vite devenu clair pour moi que la plupart d'entre-eux avaient subi des abus dans leur enfance, et que tous possédaient un passé classique de privations multiples. Ils tentaient d'échapper à leurs expériences terribles de n'importe quelle manière, souvent par les drogues."

"Cette partie de ma vie m'a apporté une attitude à l'égard de l'usage de drogues qui m'est toujours restée. C'est le symptôme d'autres problèmes, notamment des privations sociales. Chaque fois que j'ai entendu des gens promouvoir le système en déclarant que l'usage de drogues est une défaillance morale, une preuve de dégénérescence, je savais qu'ils avaient tort. Une fois que vous avez vu ce qui se passe dans la rue, vous ne pouvez pas souscrire à ces attaques contre les usagers de drogues."

"(...) Nous pensions que le meilleur usage de l'impôt des contribuables n'était pas de chasser des centaines de milliers de consommateurs de cannabis, mais de se concentrer sur les interpellations liées aux problèmes d'addiction et d'offrir des traitements aux usagers."

"Tout ce que je dis est que nous devons reconnaître un beau principe de base : ce n'est pas une bonne affaire pour le contribuable quand la police dépense des milliards de livres en essayant désespérément de faire appliquer la loi sur les drogues contre chaque utilisateur. Ce n'est simplement pas un bon retour sur investissement. Nous avons essayé cela pendant 40 ans, et de toute évidence cela ne fonctionne pas très bien. Je dois partir de ce constat."

"Personne ne sait vraiment quelle est la meilleure manière de procéder, une fois admis cela", dit-il, "mais je pense que la meilleure voie pour les démocraties occidentales - qui ont un niveau élevé d'usage de drogue - est d'admettre qu'il y a maintenant de très nombreuses preuves qui montrent que l'on ne réduira pas ces taux d'usage par des peines brutales. Et que ni l'éducation ni la prévention - qu'importe leur qualité - aboliront le problème. Nous devons seulement être honnêtes à ce sujet. Les preuves sont accablantes."

"Vous ne pouvez pas supprimer l'usage de drogue, ni apprendre à s'en passer", conclut-il. "Si l'une ou l'autre de ces tactiques avait prouvé son efficacité je serais converti, mais elles ne fonctionnent pas. Ce que vous pouvez faire, en revanche, c'est de réduire les dommages occasionnés par les drogues. Nous devons donc sortir de la stricte application de lois répressives et nous tourner vers la réduction des risques. La meilleure utilisation de nos ressources limitées, c'est de faire des interventions ciblées sur les usages les plus problématiques."


Date : 10 février 2004

Source : Trinidad Express (Trinidad)

Copyright : 2004 Trinidad Express

Contact : express@trinidadexpress.com

Site : http://www.trinidadexpress.com/

Détails : http://www.mapinc.org/media/1093

Auteur : Ucill Cambridge

LÉGALISER LES DROGUES

La professeure en criminologie Maureen Cain déclare que tous les stupéfiants, y compris la cocaïne, devraient être décriminalisés et légalisés.

Propos tenus lors d'une conférence sur le thème "Criminogénèse et la Guerre contre le crime", au Centre d'Etudes des Genres et Développement (Université des Indes de l'Ouest, Trinité et Tobago). Sa contribution provient d'un article présenté lors de travaux sur le thème "Femmes, crime et mondialisation, perspectives féministes pour le nouveau millénaire", en Espagne l'an dernier.

La légalisation devrait selon elle avoir comme indéniables conséquences "une chute massive des prix et l'abandon du trafic de drogues par le crime organisé pour des activités commerciales plus lucratives".

"La violence organisée devrait décroître, et faire disparaître les petits trafiquants qui font du prosélytisme envers les enfants et les jeunes".

Elle déclare que les stupéfiants comme la cocaïne sont des "biens précieux".

"Ils génèrent de l'argent donc permettent d'acheter des armes. Je ne peux pas imaginer d'autre solution pour faire chuter leur valeur que de les légaliser."

Elle explique que grâce à la légalisation, l'argent actuellement dépensé pour lutter contre le crime et maintenir les personnes en prison pourra être redistribué dans d'autres domaines.

"Au début il y aura un accroissement de l'usage et du coût, mais il y aura aussi la possibilité d'épargner de l'argent dans la dimension sanitaire de la violence. La violence est un problème de santé."

Si l'on décriminalise, une personne nécessitant un "traitement" pourra avoir sa "dose" sans être obligé de voler pour se la procurer, et à un niveau supérieur du trafic, cette dose ne sera plus considérée comme lucrative.

[...]


Association de policiers de Cleveland (Angleterre) :

"Si la prohibition ne marche pas, alors soit il faut en accepter ses conséquences, ou bien une approche alternative doit être trouvée. La plus évidente des approches alternatives est la légalisation et la régulation de quelques ou de toutes les drogues".

Site : http://www.cppa-u.com/


Senlis Council revue de presse

PRESS RELEASE MARCH 17th 2004                          

http://www.senliscouncil.net/modules/events/press_conference_vis/press_release_nolin

UN SENATEUR CANADIEN CRITIQUE LA GUERRE ANTI-DROGUE ET APPELLE UN CHANGEMENT DE LA POLITIQUE ANTI-DROGUE des NATIONS UNIES

Le sénateur canadien Pierre-Claude Nolin a fortement critiqué la guerre anti-drogue menée par les Etats-Unis, lors d'une conférence de presse à Vienne le 17 mars, suite au Symposium pour une politique globale des drogues, organisée par le Sensil Council en marge de la 47e session de la Commission de l'ONU sur les stupéfiants. Le sénateur Nolin a été le rapporteur du Comité spécial sur les drogues illicites du Sénat canadien.

"Les politiques anti-drogue menacent les fondements de la démocratie, l'économie et le respect des lois dans beaucoup de pays et de régions du monde, déclare-t-il. "Le monde mérite des politiques en matière de drogues qui soient globales, efficientes et respectueuses des Droits de l'Homme".

"Tôt ou tard, les gouvernements du monde devront reconnaître, au nom de la transparence et de l'honnêteté, que la guerre anti-drogue est un échec massif". "Le discours légitimant la guerre contre les drogues est obsolète et irrespectueux. Il est temps de mettre les leaders mondiaux en face de leurs responsabilités".

A une question de Sir Keith Morris, ambassadeur britannique de Colombie de 1990 à 1994, à propos de la réticence des gouvernements du monde entier à mettre en oeuvre une réforme globale de la politique des drogues, sous prétexte d'un manque de consensus du public, le sénateur Nolin note qu'au Canada, 84 % de la population désire une réforme de la politique sur les drogues, 45 % supporte l'idée d'une régulation, et 14 % soutiennent la politique actuelle. Le sénateur souligne l'importance de l'engagement de la société dans l'élaboration des politiques consacrées aux drogues. "Dans une société libre et démocratique, la population doit prendre part au débat. L'engagement des citoyens dans les discussions portant sur le devenir des politiques sur les drogues est l'ingrédient magique."

"Nous devons offrir aux citoyens espoir et solutions innovantes, et pas seulement des discours d'experts ou des vieilles recettes du passé" dit le sénateur, exprimant ses doutes sur la capacité de l'Office de l'ONU sur les drogues et le crime de parvenir à "un monde sans drogue en 2008". "L'heure tourne. Cette insidieuse guerre anti-drogue, qui n'a aucun effet bénéfique à long terme, doit être abandonnée."

[Voir le rapport du Comité spécial du Sénat sur les drogues illicites]


Le sénateur de l'Etat d'Amazonie, Jefferson Péres, unaninement respecté, encore que respecté parce qu'il dit ce qu'il pense, déclare :

« Nous devons légaliser les drogues progressivement, en commençant par les plus douces comme le cannabis puis la cocaïne avant de passer aux autres. Je suis en faveur de la légalisation des drogues à une échelle mondiale, pas seulement au Brésil. Si tous les pays légalisent les drogues, ils économiseront tout cet argent qu'ils consacrent à la répression sans succès. Ils réduiront la corruption que les narco-trafiquants promeuvent. La police, la justice, les systèmes politique et pénitentiaire, tous sont corrompus par le narcotrafic. Avec la légalisation, le combat contre les narcotrafiquants, la destruction d'archives, la corruption de l'appareil d'Etat et la violence en tous lieux devraient diminuer. Et une taxe pourrait aussi être collectée sur la production des drogues, et pourrait être investie dans des traitements pour les dépendances chimiques et dans des campagnes éducatives, bien que je ne croie pas en elles... »

(« We could legalize them gradually, beginning with the softer drugs like marijuana and later cocaine until we get to others. I am in favor of the legalization of drugs on a universal scale, not only in Brazil. If all the countries legalize drugs, they will save all the money that they spend on repression without success. They will reduce the corruption that narco-trafficking promotes. The police, the courts, the political and penetentiary systems, all of them are corrupted by narco-trafficking. With legalization, the fights between them, the burning of archives, the corruption of the State apparatus and the violence everywhere, will diminish. And a tax could also be collected on the production of drugs, which would be invested in treatment for chemical dependents and educational campaigns, although I don't believe in them....»)

Source : Narconews


Date : mercredi 17 juillet 2002

Source : The Zephyr (Illinois, Etats-Unis)

Site : http://www.thezephyr.com/

Détails : http://www.mapinc.org/media/1566

Auteur : Jack A. Cole, Executive Director, Law Enforcement Against Prohibition

LA GUERRE ANTI-DROGUE A ÉCHOUÉ

Les membres d'une organisation unique sur la politique des drogues se sont rencontrés aux chutes du Niagara (Ontario) le week-end dernier pour discuter de stratégies mettant fin à la guerre antidrogue.

L'équipe de conseillers de l'organisation est composée de : l'honorable Warren W. Eginton, Juge, US District Court, Bridgeport, Connecticut; l'honorable Gary E. Johnson, Gouverneur de l'Etat du Nouveau Mexique; Honorable John L. Kane, Juge, US District Court, Denver, Colorado; Sheriff Bill Masters, Sheriff du comté San Miguel, Colorado; M. Joseph McNamara, ancien chef du Police Department de San Jose, California ; M. Patrick V. Murphy, ancien commissaire de police, New York City Police Department; M. Nick Pastore, ancien chef du Police Department du New Haven, Connecticut ; et Honorable Robert W. Sweet, Juge, US District Court, New York City, New York.

Ce qui fait l'originalité de ce groupe international récemment constitué est d'être composé de responsables et d'ex-responsables de la lutte anti-drogue, qui pensent que la guerre antidrogue américaine a échoué dans ses objectifs de réduire l'usage de drogue, l'addiction et le crime. Poursuivre une guerre contre les drogues n'a fait qu'étendre et intensifier les problèmes de drogue des Etats-Unis et de bien d'autres pays. Sur le modèle des "vétérans du Vietnam contre la guerre", les membres du "Law Enforcement Against Prohibition" (application de lois contre la prohibition) pensent qu'un système de régulation, plutôt que de prohibition, est plus efficace pour diminuer l'incidence des crimes, décès, maladies et dépendances.

J'ai été membre de la Police d'Etat du New Jersey pendant 26 ans, plus de 12 ans au bureau des narcotiques, la plupart du temps comme agent secret. Je peux témoigner de l'échec abject de la guerre antidrogue. Après avoir alimenté la guerre, trois décennies durant, avec plus de la moitié de mille milliards de dollars d'impôts et des politiques de plus en plus punitives, les drogues illicites n'ont jamais été aussi facile à obtenir, aussi peu chères, et plus puissantes qu'il y a trente ans. Alors que notre système judiciaire est rempli à cause de la constante augmentation des poursuites liées aux drogues, le quadruplement de notre population carcérale a fait de la construction de prisons l'industrie nationale dont la croissance a été la plus rapide. Avec deux millions de personnes incarcérées -- plus par tête que dans n'importe quel autre pays au monde -- d'innocentes victimes continuent de mourir dans nos rues, tandis que les barons de la drogue et les terroristes deviennent chaque jour plus riches.

Le message que LEAP espère délivrer ne consiste pas en la glorification ou la promotion de l'usage de drogues. Cependant, continuer à traiter l'usage de drogues comme un problème de loi à respecter plutôt que comme un problème médical, c'est de la folie.

Il est poignant de constater que la réunion du LEAF aux Chutes du Niagara précède de deux semaines la convention nationale des Hells Angels en ce même lieu. La dispersion anticipée de ce groupe en Ontario a occasionné de vives inquiétudes à la fois pour les habitants de cette région et les autorités politiques. Bien qu'il s'agisse d'une inquiétude totalement légitime, une politique poursuivant les mêmes vieilles tactiques contre eux est condamnée à échouer.

Nous devons attaquer les criminels et les organisations terroristes là où nous pouvons avoir le plus grand impact -- supprimer la source de leurs fonds. Plus de 400 milliards de dollars sont dépensés chaque année pour les drogues illicites et des organisations comme les Hells Angels font d'obscènes profits avec la vente de certaines de ces drogues. LEAP soutient que si nous retirons ces profits leurs activités seraient sévèrement amputées. Abolissons la prohibition des drogues aujourd'hui, et demain aucun criminel ou terroriste ne tirera un dollar de la vente de drogues.

Jack A. Cole, Directeur exécutif,

Law Enforcement Against Prohibition

http://www.leap.cc


« La seule solution au problème des drogues est la légalisation de toutes les drogues. Si cela apparaît trop radical et trop opposé aux idées reçues et à des décennies de conditionnement, alors peut-être pourrions-nous commencer par abroger les lois contre cette drogue dont il a été été démontré, par plusieurs recherches impartiales, qu'elle était au moins pas plus nocive que l'alcool, et dont l'usage occasionne le plus de conflits entre les consommateurs et la loi : le cannabis. »

(« The only solution to the drug problem is the legalisation of all drugs. If this is too radical and too much opposed to recieved wisdom and decades of conditioning then perhaps we could begin by repealing the laws against the drug which has been shown by several impartial investigations to be at least no more harmful than alcohol, and whose use causes the most conflict between users and the law: cannabis.»)

Sergent Gordon Payne, The Police Review, 28/2/92


« À l'heure actuelle, notre politique nationale des drogues est inconséquente avec la notion de justice, excessive avec la notion d'autorité et ignorante de la force contraignante de la clémence. Nos lois sur les drogues, en fait, sont plus raillées que craintes. Voilà ce que sont les messages que nous adressons à nos enfants. »

("At the present time, our national drug policy is inconsistent with the nature of justice, abusive of the nature of authority and ignorant of the compelling force of forgiveness. Our drug laws, indeed, are more mocked than feared. These are the messages we are sending our children.")

John L. Kane est senior district judge à Denver (Colorado).


Alec Carlberg, dirigeant de la RFHL (Organisme national d'aide aux toxicomanes, l'une des plus importantes organisations suédoises travaillant avec des toxicomanes) déclare, dans une interview au Dagens Nyheter (26/4/95) que « le slogan "Pour une société sans drogue" ne peut servir de guide pour une politique efficace. Les gens consommeront toujours des drogues, quoi que disent les hommes politiques. Même dans la pire des dictatures les drogues n'ont pas été supprimées. »


Henrik Tham, professeur à l'Institut de Criminologie de l'Université de Stockholm, déclare, dans un article de recherche sur le coût de la politique suédoise de prohibition : « De tels coûts sont liés au discrédit de la loi, à l'usage croissant de ressources limitées pour faire appliquer la loi, à l'usage croissant de thérapies obligatoires, à plus de peines de prison plus longues, et probablement à une augmentation de la mortalité parmi les toxixomanes. Le caractère répressif est devenu très clair. La conclusion doit donc être que la description officielle de la politique suédoise en matière de drogues, comme "modèle restrictif et (guère) efficace", n'est soutenu ni par la terminologie, ni par les données » (Politique suédoise des drogues - une politique restrictive et réussie ?, Nordisk Alkohol Tidskrift Nr.4/1996).


Extrait d'un livre intitulé "Legalize This ! The Case for Decriminalizing Drugs" ("Légalisez-les ! Le cas de la décriminalisation des drogues"), par Douglas Husak, professeur de Philosophie et Lois à l'Université Rutgers.

Citation de la p. 122 :

« Les prohibitionnistes font mine de se situer à un haut niveau de moralité dans le débat sur les drogues illicites. À l'inverse de leurs opposants, ils prétendent se dresser contre l'immoralité. Ceux qui s'opposent à la criminalisation sont ainsi apparemment placés dans la position inconfortable et gênante de l'approbation d'un comportement suspect d'un point de vue moral.

Un haut niveau de moralité ne devrait pas être attribué à ceux qui sont en faveur de la prohibition. Les désaccords à propos de l'immoralité de l'usage récréatif de drogues sont logiques. Mais il ne peut y avoir de désaccord quant à l'immoralité de l'acte de punir des personnes sans qu'il y ait d'excellentes raisons de le faire. La punition est la plus puissante des armes à disposition de l'Etat, et nous devons toujours être vigilants pour nous assurer qu'elle n'est pas infligée sans justifications adéquates. L'entière démonstration de ce livre est que cette arme est invoquée sans bonnes raisons contre les usagers récréatifs de drogues. Je ne pense pas me tromper en disant que les prohibitionnistes sont de toute évidence bien plus coupables d'immoralité que leurs opposants. Le caractère incorrect de l'usage récréatif de drogues, s'il tant est qu'il existe, est bien minime face à l'immoralité de la punition des usagers de drogues. Dans le chapitre 1, j'ai relaté des anecdotes pour décrire l'immoralité de la criminalisation au niveau individuel. Dans le chapitre 3, je démontrerai que l'immoralité de la prohibition nous affecte tous, les usagers comme les non-usagers.

Combien de dommages infligés aux usagers de drogues et à la société les prohibitionnistes vont-ils volontairement tolérer, dans leurs efforts destinés à prévenir les gens de consommer des drogues ?

J'en conclus que ceux qui punissent les usagers de drogues commettent une immoralité beaucoup plus grande que ceux qui consomment des drogues. »

("Prohibitionists pretend to occupy the moral high ground in debates about illicit drug use. Unlike their opponents, they profess to stand up against immorality. Those who oppose criminalization are seemingly placed in the uncomfortable and awkward position of condoning behavior that is suspect from a moral point of view.

The moral high ground should not be conceded to those who favor prohibition. Disagreement about the immorality of recreational drug use is reasonable. But there can be no disagreement about the immorality of punishing people without excellent reasons to do so. Punishment is the most powerful weapon available to the state, and we must always be vigilant to ensure that it is not inflicted without adequate justification. The entire thrust of this book is that this weapon is invoked without good reason against recreational drug users. If I am correct, prohibitionists are more clearly guilty of immorality than their opponents. The wrongfulness of recreational drug use, if it exists at all, pales against the immorality of punishing drug users. In chapter 1, I related anecdotes to describe the immorality of criminalization in personal terms. In chapter 3, I will argue that the immorality of prohibition affects us all, users and non-users alike. How much harm to drug users and to society are prohibitionists willing to tolerate in their efforts to prevent people from using drugs? I conclude that those who punish drug users perpetrate a far greater immorality than those who use drugs.")

"Legalize This! The Case for Decriminalizing Drugs", par Douglas Husak, Verso 2002


« Le politique n'est pas à sa place lorsqu'il se fait le porte-parole de purs intérêts financiers, le politique n'est pas à sa place lorsqu'il se fait le porte-parole de la moralisation et de la moralité de la communauté. Par deux fois il se trompe sur sa place. Le politique, c'est celui qui doit penser l'intérêt général et doit penser politiquement la régulation de la vie en commun, c'est-à-dire les rapports des sujets libres et parlants, et parmi ces sujets libres et parlants, il y en a qui sont menacés par d'immenses machines financières, et il revient au politique de réguler la pression opérée par ces immenses puissances financières.»

Marie-José Mondzain, philosophe et écrivain.


« Les officiels du gouvernement américain n'ont pas encore reconnu l'échec de leur approche répressive. Ils confondent les succès notables du président colombien Alvaro Uribe dans certains domaines avec les succès sur le plan des drogues et ils perdent de vue l'image d'ensemble des Andes. Si les Etats-Unis ne veulent pas encourager plus de Chávez et de Morales, il leur faut de toute urgence repenser ce remake du XXIe siècle du fiasco de la Prohibition.»

("Government officials in the U.S. have not recognized the failure of this repressive approach," concludes Vargas Llosa. "They are confusing Colombian President Alvaro Uribe's considerable success in other fronts with success on the drug front and losing sight of the whole Andean picture. If the U.S. does not want to encourage more Chávez and Morales types, it needs to urgently rethink this 21st century remake of the Prohibition fiasco.")

Alvaro Vargas Llosa.


« Depuis trente ans, les prohibitionnistes disent : donner le droit de consommer sans le droit de vendre est incohérent. Et comme on ne peut pas autoriser la vente, il faut tout interdire. Mais ce modèle américain n'a pas donné de résultats : plus on réprime, plus on consomme. Ce n'est pas une question simple. Mais il faut ouvrir le débat en France comme en Espagne, en Grande-Bretagne ou en Suisse. Quand nous parlons de dépénalisation de l'usage, ce n'est pas une position gauchiste irresponsable, sur fond libéral-libertaire. Le CNS n'est pas là pour faire de la philosophie sur la liberté de chacun, mais pour avoir une approche sanitaire. Une société sans drogues n'existe pas, et tout le monde est d'accord pour dire que l'objectif d'éradication et d'abstinence contrainte est une chimère ».

Me Alain Molla, responsable de la commission toxicomanie du CNS (Conseil National du Sida).


Pour Victor Silva, président du Canaco (Camera Nacional de Comercio Servicos y Turismo de Chihuahua), la légalisation des stupéfiants pourrait résoudre le problème du trafic de drogues. Jusqu'à présent, le gouvernement n'a pas réussi à éliminer ce problème, et vu que la consommation est en augmentation, il faudrait qu'il tente de nouvelles voies.

El Tiempo (Mexique), 28/03/2005


Le président du groupe des industriels de Veracruz (Coparmex) s'est déclaré pour la légalisation des drogues. Heriberto Martinez Paniagua estime que la régularisation d'un marché engendrant de tels profits permettrait de démanteler les groupes et les organisations criminelles. Le phénomène pourrait ensuite être contrôlé par le biais de normes sanitaires de production, de distribution et de consommation, comme c'est déjà le cas avec l'alcool.

Notimex (Mexique), 01/04/2005


« Croire qu'une application plus stricte de la loi antidrogue aboutira à de meilleurs résultats en matière de santé publique représente le triomphe de l'espoir sur l'expérience. Si nous découvrions qu'un médicament que nous utilisons a échoué à supprimer les symptômes des patients et a entraîné des effets indésirables, est-ce que quiconque parmi nous augmenterait la dose ? »

("The belief that more intensive law enforcement will achieve better public health outcomes represents a triumph of hope over experience. If we discovered that a drug we had been using failed to relieve patients' symptoms and produced unpleasant side effects, would any of us increase the dose?")

Wodak, Reinarman et Cohen


Le commandant des Farc Raul Reyes a déclaré, dans le cadre de la lutte antidrogue, qu'il était d'accord pour la légalisation de l'usage des drogues dans le monde. Le territoire où opèrent 15 000 guérilleros "n'en est pas exclu", a-t-il admis lors d'un entretien.

El Universal (Colombie), 13/05/2005


« La moitié de ce que nous consacrons à faire appliquer la loi, la moitié de ce que nous dépensons en frais de justice et la moitié de ce que nous dédions aux prisons est relatif aux drogues. Nos politiques actuelles sur les drogues sont peut-être le plus gros problème de ce pays. »

("Half of what we spend on law enforcement, half of what we spend on the courts and half of what we spend on the prisons is drug-related. Our current policies on drugs are perhaps the biggest problem that this country has.")

Gary Johnson, ex-gouverneur du Nouveau-Mexique.


« L'un des problèmes auquel les partisans d'une réforme de la loi sur le cannabis doivent régulièrement faire face, est que tout le monde veut parler des effets du cannabis, mais personne ne veut jamais parler des effets de la prohibition du cannabis. Le cannabis ne frappe jamais à ta porte au milieu de la nuit. Le cannabis ne coffre pas des gens malades et mourants, ne supprime pas les recherches thérapeutiques, n'espionne pas à la fenêtre des chambres. Même si quelqu'un prend pour vrai chacune des folles allégations des prohibitionnistes, la prohibition du cannabis a fait bien plus de mal à bien plus de personnes que le cannabis n'en a jamais fait. »

("One of the problems that the marijuana reform movement consistently faces is that everyone wants to talk about what marijuana does, but no one ever wants to look at what marijuana prohibition does. Marijuana never kicks down your door in the middle of the night. Marijuana never locks up sick and dying people, does not suppress medical research, does not peek in bedroom windows. Even if one takes every reefer madness allegation of the prohibitionists at face value, marijuana prohibition has done far more harm to far more people than marijuana ever could.")

Richard Cowan


« Quand les politiques se font les avocats d'une abstinence stricte en matière de drogues, et de programmes d'éducation sexuelle de valeur douteuse, en excluant les approches orientées sur la prévention qui osent fournir une stratégie de retrait honnête et complète, ils mettent nos jeunes adolescents en réel danger.

Si les programmes de prévention en matière de sexe et de drogues interdisent de discuter d'informations pratiques sur la manière de prendre des précautions si l'on n'est pas abstinent, alors ils ne sont ni éducatifs, ni protecteurs. »

("When policy-makers advocate rigid, abstinence-only drug and sex education programs of questionable value, to the exclusion of safety-oriented approaches that dare to provide an honest, comprehensive fallback strategy, they put our young people in real jeopardy. If sex and drug prevention programs prohibit the discussion of practical information about how to take precautions if one is not abstinent, they are neither education nor protection.")

Dr. Marsha Rosenbaum, The Orange County Register, 14/04/2005.

http://www.mapinc.org/newssf/v05/n612/a10.html?56328


Juan Carlos Lecompte, mari d'Ingrid Betancourt : « La drogue est au coeur du problème, c'est le nerf de la guerre. A mon avis, la seule façon de mettre fin à la violence, aux enlèvements en Colombie est de légaliser la drogue dans le monde. C'est une situation similaire à ce qu'ont connu les USA dans les années 20 avec la prohibition de l'alcool. »

Le Télégramme (France - Bretagne) du samedi 2 juillet 2005, article d'Hervé Queillé


« Le fait qu'il y ait tous les jours des centaines de milliers de personnes, des millions de personnes qui violent une loi qui n'est pas applicable, n'est certainement pas quelque chose qui participe à aider les gens à respecter les lois. Les lois qui ne sont pas applicables sont les pires des lois. »

Bertrand Lebeau, spécialiste en toxicomanie à Médecins du Monde, à propos de la loi de 1970 sur les stupéfiants.


« Les gens respectent les lois qu'ils tiennent pour justes et utiles mais ils ne respectent pas les lois sur le cannabis parce qu'ils savent qu'elles sont injustes, pour ne pas dire absurdes. » Dr. George Lundberg (Source : Lundberg GD. MedGenMed 2005;7(3):47) - cité dans IACM-Bulletin du 20 mai 2006.


« Les lois sur les drogues posent un problème moral. Cinquante ans de législation sur les drogues ont produit l'effet exactement opposé à celui escompté par ces lois : celles-ci ont créé une structure économique terriblement profitable pour le commerce des drogues. Lorsque la loi ne dessert pas l'intérêt commun mais, de fait, agit pour le détériorer, elle devient elle-même mauvaise et doit être changée...

Les leaders moraux n'ont pas d'autre alternative que de choisir entre une moralité authentique, qui fait le bien, et une moralité cosmétique, qui semble simplement bonne. Les lois sur les drogues semblent bonnes ! Mais le défaut tragique de la moralité cosmétique, comme de tout autre produit cosmétique, est qu'elle ne produit aucun changement d'importance.

... Les véritables leaders moraux ne peuvent pas se permettre le comportement arrogant du machisme, avec son refus de considérer qu'il ne peut "gagner". Gagner, dans le cas de l'abus de drogue, consiste à trouver la direction et la méthode qui apportera le plus de santé et de sécurité possible pour la société tout entière sans recourir à un remède qui soit pire que le mal. »

("Drug laws are a moral issue. Fifty years of drug legislation have produced the exact opposite effect of what those laws intended: the laws have created a tantalizingly profitable economic structure for marketing drugs. When law does not promote the common good, but in fact causes it to deteriorate, the law itself becomes bad and must change .... Moral leaders have no alternative but to choose between authentic morality, which produces good, and cosmetic morality, which merely looks good. Drug laws look good! But the tragic flaw of cosmetic morality, like all other forms of cosmetics, is that it produces no change of substance.

.... Authentic moral leaders cannot afford the arrogant luxury of machismo, with its refusal to consider not "winning." Winning, in the case of drug abuse, is finding the direction and methods that provide the maximum amount of health and safety to the whole society without having a cure that is worse than the disease.")

Père John Clifton Marquis, US. Catholic, mai 1990 (p. 14)


A suivre...

 

[modifié le 22 mai 2006]