Un point de vue libéral qui rejoint en partie celui des antiprohibitionnistes.

Source.

 

Stupéfiants, médicaments : la solution libérale

Published by: admin , On: Aug-16-2002

 

Du droit de propriété sur sa propre personne découle le droit de faire ce que l'on veut de son propre corps. Être propriétaire de son corps implique le droit de consommer ce que l'on veut, et y compris, à l'extrême, de se nuire, si c'est le propre choix de l'individu.

Cela implique bien évidemment le droit de consommer librement des stupéfiants ou substances psychotropes illégales (communément appelées "drogues",terme qui crée une confusion avec les drogues légales comme l'alcool ou la nicotine) et le droit à l'automédication.

Observons de plus près les arguments qui sont généralement avancés contre la consommation libre des "drogues":

1. Lorsque l'être humain prend des décisions peu avisées, comme le choix de consommer des drogues, l'Etat devrait intervenir pour l'en empêcher.

Réponse : il s'agit-là d'une porte ouverte à toutes les formes de tyrannie. En effet, définir ce qui est bon pour les citoyens est nécessairement totalement arbitraire. Seul l'individu doit être habilité à faire ce choix pour lui-même. Le fait que ce choix ne soit pas nécessairement "bon" (c'est subjectif !) pour lui n'y change rien : nous faisons tous parfois des mauvais choix !

2. La consommation de drogue pousse les toxicomanes dans la misère et la déchéance. Il faut donc l'interdire.

Réponse : C'est là l'erreur classique des adeptes aveugles de la réglementation. La prohibition d'une activité paisible et non-violente ne supprime jamais une demande. En revanche, elle détruit le marché légal et pave la route à la création d'un marché noir. C'est là une loi économique qui ne peut pas être contournée. Mêmes les régimes les plus dictatoriaux n'ont jamais réussi à éradiquer les marchés noirs !

Toutefois, ce qu'ignorent ou feignent d'ignorer les adeptes de la prohibition, c'est qu'un marché noir ne fonctionne de loin pas comme un marché légal. En effet, les acteurs qui sont prêts à vendre un produit illégal et donc à enfreindre la loi sont en général des individus qui sont déjà peu enclins au respect des autres lois, et notamment de celles - légitimes - qui protègent la propriété.

Le résultat est sans appel : les vendeurs (dans ce cas les "dealers") créent une pègre habituée aux méthodes violentes, au racket, etc. En outre, les risques encourus pour la vente du produit se répercutent sur le prix : les drogues sont donc chères. Ainsi, de nombreux toxicomanes tombent dans la délinquance afin s'assouvir leur besoin. Mais là, la chose devrait être claire : ce n'est pas la drogue en soi qui provoque la délinquance, mais son interdiction, qui conduit à des prix élevés pour leurs consommateurs, dont beaucoup ne sont plus capables s'assurer une activité lucrative normale. Certains toutefois le sont, et mènent une vie professionnelle normale tout en étant héroïnomanes.

Enfin, l'absence de marché supprime les règles normales de la concurrence qui promeuvent naturellement la qualité. Ainsi, les produits vendus sur le marché noir sont souvent de moindre qualité (ex. type : les drogues coupées au degré de pureté variable, l'alcool frelaté durant la prohibition des années 20-30 aux USA, etc.)

La prohibition réduit-elle la consommation : rien n'est moins sûr ! En effet, personne ne se demande s'il est en train de commettre un acte illégal lorsqu'il se shoote. Les statistiques démontent d'ailleurs que la prohibition n'entrave pas la consommation de manière significative.

 

Solution proposée

 

La seule position authentiquement libérale sur la question des drogues et des médicaments consiste à défendre l'idée de la liberté de consommation et de vente. S'agissant de transactions libres entre personnes mutuellement consentantes, toute activité et commerce dans ce domaine devrait être totalement légale. Cela implique bien entendu la libéralisation non seulement du marché des drogues non légales, mais également celui des médicaments qui ne peuvent actuellement être obtenus que sur ordonnance médicale.

Corollaire : le droit de se nuire n'implique bien entendu pas le droit de faire porter aux autres le prix de sa dépendance ! Le point de vue socialiste qui soutient la distribution d'héroïne par l'Etat viole les droits des opposants à la toxicomanie qui ne souhaitent pas payer pour les maintenir dans la dépendance ! Seule les institutions privées, financées par des dons privés et volontaires devraient s'occuper des toxicomanes. La vente de "drogues" devrait être laissée au marché libre. Il en résulterait une qualité pharmaceutique qui aurait au mois pour avantage de supprimer les morts par overdose.

(Les morts par overdose sont dues au surdosage du "shoot". L'erreur du toxicomane procède du fait que le degré de pureté varie grandement à cause de la nature-même du marché noir. Le toxicomane se shoote donc parfois avec une dose plus élevée que pensé et il en meurt. Or, comme cette overdose est imputable au marché noir et que celui-là résulte de la prohibition, l'ironie de la situation veut que c'est l'Etat qui soit responsable de ces décès, alors que justement il se targue de vouloir protéger les individus contre leurs propres excès et choix de consommation...)

Références :

HAMOWY, Ronald, Ed. Dealing with drugs: Consequences of government control

SCHALER, Jeffrey A. (Ed.)

Drugs: Should We Legalize, Decriminalize or Deregulate?

HIGGS, Robert. Hazardous to our health? FDA Regulations of Health Care Products

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