Source : Le Monde du 28/7/06

 

Analyse

Cannabis : l'arme des interdits

 

 

Le format est le même, le contenu toujours scientifique mais le message véhiculé radicalement différent. Avec sa couverture noire sur fond jaune aux allures de polar, son appel à "faire face" aux drogues et son insistance sur le caractère illicite de certaines substances, le livret d'information grand public, lancé en juin par la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), dramatise à l'envi la question de l'usage de produits psychoactifs.

On est loin du constat "Une société sans drogue, ça n'existe pas" qu'affichait la Mildt sous l'ancienne majorité en diffusant, entre 1999 et 2002, à plus de 6 millions d'exemplaires son livret d'information "Savoir plus, risquer moins". Basé sur l'apport conceptuel de l'addictologie, l'objectif de la Mildt était alors de questionner les conduites de consommation plutôt que de focaliser sur tel ou tel produit. Mais, depuis 2002 et le lancement de campagnes de prévention essentiellement axées sur les méfaits du cannabis, cette orientation a été battue en brèche. Quitte, pour l'actuelle majorité, à perdre en efficacité sur le plan de la prévention ce qu'elle cherche symboliquement à gagner sur le terrain de l'idéologie et de la morale.

Ancré dans le cadre juridique de la loi du 31 décembre 1970, qui pénalise l'usage simple de stupéfiants, les politiques de prévention de l'usage de drogues se sont longtemps bornées à diffuser un message de prohibition. Le discours public, centré sur la peur que suscitent les drogues ("La drogue, c'est de la merde", 1986), accréditait alors l'idée, selon la théorie de l'escalade, que l'usage de cannabis était la première marche vers la consommation d'héroïne. L'image du toxicomane, marginal et potentiellement délinquant, faisait alors figure de repoussoir, censé prévenir toute velléité des jeunes de transgresser l'interdit des drogues.

L'apparition du sida, à la fin des années 1980, a profondément modifié ces perceptions. Pour empêcher la diffusion de l'épidémie parmi les toxicomanes, l'Etat s'engage dans la politique dite de "réduction des risques" - mise à disposition gratuite de seringues et de produits de substitution -, qui fait chuter le nombre de décès par overdose et incite des milliers d'usagers à "décrocher". L'image du toxicomane, devenu un patient qu'il convient de soigner, transforme le regard social sur les drogues. Dans ce sillage, l'Etat décide de réorienter ses politiques de prévention vers un discours plus en phase avec la réalité des consommations.

S'inspirant du rapport du pharmacologue Bernard Roques et des travaux de l'addictologue Philippe-Jean Parquet, l'ancienne présidente de la Mildt, la magistrate Nicole Maestracci, a ainsi construit, entre 1999 et 2002, une politique dite "d'approche globale" des drogues. Rompant avec la distinction entre produits, selon leur caractère licite ou illicite, son plan d'action triennal incluait le tabac et l'alcool dans le champ des drogues, en reconnaissant leur caractère fortement addictogène. Surtout, cette politique insistait non plus sur les substances elles-mêmes, mais sur la manière dont les utilisateurs en usaient en reconnaissant l'existence d'usages non problématiques aux côtés d'usages problématiques, et des polyconsommations.

Avec l'arrivée de la droite, en 2002, cette approche a été patiemment déconstruite au profit d'un discours réhabilitant la notion d'interdit. Officiellement, la Mildt, présidée depuis 2002 par le docteur Didier Jayle, a toujours dans son périmètre l'ensemble des substances psychoactives, tabac et alcool inclus. Mais son action s'est en réalité recentrée sur la question des drogues illicites, et singulièrement du cannabis. Prenant appui sur l'augmentation continue de la consommation de ce produit, notamment chez les jeunes, la Mildt a mis en place un réseau spécifique de consultations cannabis, qui a enrichi le dispositif de soins. Mais, au lieu d'inclure la préoccupation cannabis dans la question plus générale des conduites addictives, elle a engagé des campagnes généralistes sur les méfaits de ce seul produit, au risque, en voulant forcer le trait sur sa dangerosité, de caricaturer son message.

LE LOBBY VITICOLE

La dernière campagne sur la sécurité routière est à cet égard exemplaire. S'appuyant sur les données de l'enquête "Stupéfiants et accidents mortels de la circulation routière", publiée en 2005, la Mildt a mis en exergue les chiffres n'impliquant que le cannabis. Elle rappelle ainsi que ce produit a causé la mort de 230 personnes sur les routes mais omet de dire que l'alcool en a tué 2 270. De la même façon, la Mildt a mis en avant, en 2005, le chiffre de 8,5 % des conducteurs responsables d'un accident sous l'emprise du cannabis, sous-entendant ainsi que le produit psychoactif serait la cause de ces accidents. Or il s'agit d'un chiffre intermédiaire à l'enquête : une fois exclues les autres causes d'accidents (âge, sexe, état du véhicule, circonstances), la part d'accidents mortels imputable à la consommation de cannabis est en réalité estimée à 2,5 %, contre 28,6 % pour l'alcool.

De fait, à mesure que la dangerosité du cannabis était pointée, le coût social induit par la consommation excessive d'alcool semblait au contraire minimisé. Bien que l'alcool soit la première cause de mort prématurée en France avec 40 000 décès par an, le discours de prévention visant sa surconsommation a quasiment disparu. Mieux, le lobby viticole a donné de la voix : en juillet 2004, un "Livre blanc sur le rôle et la place du vin dans la société française", présenté par un groupe de parlementaires, déniait au vin le caractère de "drogue" et estimait qu'il avait été "injustement diabolisé".

Focalisation sur le produit illicite, le cannabis, plus grande tolérance sur le produit licite qu'est l'alcool : en moins de trois ans, la majorité a réhabilité un discours classique sur les produits psychoactifs, implicitement chargé du poids de la morale et de l'utopie d'une société sans drogue. Si elles sont frappantes en termes politiques, ces campagnes ne sont pas forcément efficaces en termes de santé publique : en plaçant toutes les expériences sur le même plan, les messages fondés sur une dramatisation excessive contredisent le vécu des consommateurs et ratent leur cible.

En faisant l'économie de la réflexion sur différents usages, pour stigmatiser la substance en elle-même, ils véhiculent faussement l'idée qu'en se débarrassant du produit on éradique le problème de la toxicomanie. Partant, ils semblent rester sourds à la signification sociale du malaise exprimé au travers de l'augmentation des conduites addictives.

Cécile Prieur

Article paru dans l'édition du 28.07.06


Et la réaction des abonnés au Monde.fr à la lecture de cet article :

http://www.lemonde.fr/web/article/reactions/0,1-0@2-3226,36-798975@45-100,0.html  

Papy Biru

30.07.06 | 01h20

Le 18 Juin dernier sur le Blog "l'oeil du jabiru" vous trouverez un article intitulé "Cannabis" . J'indique cette référence puisque dans les "règles de conduite" il nous est proposé de poursuivre les débats notamment sur les blogs (où les commentaires peuvent dépasser la courte limite des 500 signes)pour faire valoir largement son point de vue. http://jabiru.blog.lemonde.fr

 

antonin A

30.07.06 | 00h53

Cette posture moralisatrice opere une selection qui vise à conforter le bien-pensant.En réalité et particulièrement en France le corps médical est un grand pourvoyeur de substances altérant l'état de conscience et cela semble intouchable et inestimable puisqu'il s'agit des soins, donc du bien. La question des addictions n'a jamais pu etre vraiment traitée par l'approche médicale, c'est son point aveugle qu'exploitent allégrement les labos avec l'aide de certains médecins qu'ils rétribuent.

Mmac

29.07.06 | 23h38

Je ne bois pas d'alccol, je ne fume pas, je n'ai pas dans mon entourage des personnes ayant recours à la consommation de l'alccol ou de stupéfiants. Je suis pourtant heureux d'avoir lu votre article. Merci Cécile Prieur, vous m'apporter un peu d'espoir. Dans une société où la connivence semble être la règle, votre vision claire, juste et séreine rend hommage aux travailleurs sociaux qui oeuvrent avec ténacité pour limiter la déchéance de personnes fragiles. Merci aussi pour notre journal.

Thierry

29.07.06 | 19h36

On vit dans une société riche (où on ne manque de rien d'essentiel), complètement névrosée, centrée sur elle même et les plaisirs de toute nature. Dans une telle société, plus personne ne veut devenir adulte (capable d'intégrer les interdits, les limites, d'être responsable). On préfère rester éternellement un adolescent ou un enfant car la vie est plus facile lorqu'elle se résume à satisfaire à l'envi ses désirs. Revenir à l'interdit, c'est responsabiliser une société qui en a bien besoin.

JG

29.07.06 | 19h32

L'auteur de ce texte ne doit franchement pas savoir, ou feint de connaître, les effets des stupéfiants sur les jeunes. Et bien moi je suis heureux que la Mildt ait lancé ce livret d'information et encore plus du fait de sa dramatisation. Peut-être qu'à force de consommer, on en oublie les effets... Pardon, mais cela m'énerve!!!

Thierry (1)

29.07.06 | 18h56

Le cliché du jeune qui se drogue parce-qu'il est mal dans sa peau ou qui est angoissé par son avenir est dépassé. Nous vivons dans une société individualiste entièrement dévolue à la recherche effrénée de tout ce qui peut apporter du plaisir. Le mot d'ordre est : il FAUT être heureux, on n'a qu'une seule vie. Dès lors, la porte est grande ouverte à tous les abus et à toutes les dérives : drogue, sexe, loisirs sont consommés sans modération, les interdits sont violés car seul compte SOI.

JUAN H. @ Thierry : Drogue et misère, même combat !...

29.07.06 | 15h47

Une société où l'on n'abuserait plus des drogues, sans alcoolisme, et où la surconsommation d'anxiolytiques, dont la France est le premier consommateur planétaire, serait éradiquée... est effectivement autant «utopique» que cette «société du BONHEUR» où notre triptyque républicain, «LIBERTÉ,ÉGALITÉ, FRATERNITÉ», serait enfin devenu une réalité ! L'individu heureux, comme ses semblables, éprouverait-t-il le besoin d'accéder à ces paradis artificiels dont on ne revient presque jamais indemne ?...

Hektic

29.07.06 | 12h30

Thierry, en plus de rejeter en bloc la morale et la loi (rires), nous urinons copieusement sur l'idée de République indivisible, proposant du même coup une nouvelle ligne de démarquation (on prend le sud, preum's!) entre les adeptes du tout sécuritaire et repressif, et les tenants du je m'en foutisme oisif. "Instead of a war on poverty, they got a war on drugs so the police can bother me" disait l'autre.

NoGlandu @ Metal Muet

29.07.06 | 11h19

L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt et non aux fumeurs ? Que dire d'un ami, brillantes études, trader dans la finance, levé à 6h30, bossant de 08h à 20h, qui court le marathon en 2h55 et qui cumule 12h d'entrainements sportifs par semaine, et qui pratique la fumette quotidienne depuis l'age de 15 ans ?? Est il "glandeur" ?? Preuve que ce sont les pratiques à risques qu'il faut combattre et non une drogue en particulier ! et surtout pas le cannabis moins addictogène que l'alcool

Thierry

29.07.06 | 05h35

Entre 1999 et 2002, on disait aux jeunes "savoir plus, risquer moins". Moi je me demande dans quelle mesure cette politique n'a pas contribué à généraliser et banaliser la consommation de cannabis. D'où le nombre grandissant de consommateurs réguliers et l'inquiétude légitime que ça représente en terme de santé publique aujourd'hui. Quand est-ce qu'on comprendra que la meilleure solution, c'est d'allier éducation ET répression, l'un n'allant pas sans l'autre ?

Thierry (2)

29.07.06 | 05h12

Une société sans drogue, c'est de l'utopie nous dit-on. Pourquoi, dès lors, essayer de faire quelque chose pour éviter que des jeunes tombent de le piège des drogues ? On arrivera pas non plus à éradiquer les suicides, alors laissons courir. On ne parviendra pas à offrir un emploi à tout le monde, il faut se résoudre à ce qu'il y ait du chômage de masse...etc est-ce vers ça que la société doit évoluer ?

Thierry (1)

29.07.06 | 05h03

Le malaise dans notre société, c'est qu'une majorité de gens comme Prieur rejettent en bloc la morale et la loi et prônent une vie libertaire et individualiste. Le législateur est prié de suivre l'évolution des moeurs de la société. Il y a plus de divorce, alors facilitons les divorces ; il y a plus de consommateurs de cannabis, alors légalisons les drogues ; la demande de sexe est de plus en plus forte, alors légalisons la prostitution....

JUAN H. plus que muet... ça me laisse tout métal !...

29.07.06 | 00h44

En lisant certains lecteurs du Monde, on en apprend de formidables !... ne fumeraient-ils pas eux-mêmes de la «supermoquette» ? Le fumeur de «chichon» serait, avec les 35 heures, la mort de la croissance en FRANCE ! Et le Noniste alors ?... n'aurait-il pas, lui aussi, abusé de la même «herbe à farniente» ? Merci donc aux «accros» du boulot et autres adeptes de l'heure sup, comme aux abolitionnistes de la retraite et affranchis du congé payé... qui sont encore là pour faire «tourner» le pays!...

HocusPocus

28.07.06 | 18h58

Rappelons que le vin exerce un effet bénéfique pour la santé, prioritairement grace à ses composés polyphenoliques (OPC, resveratrol...), mais aussi (à des doses modérées) grace à l'éthanol qu'il contient. L'éthanol en effet contribue (par exemple) à faire monter les niveaux de "bon" cholestérol. D'autre part, il constitue un antidote au très dangereux méthanol (qui se forme par exemple, sans son ethanol d'antidote donc, chaque fois que l'on consomme de l'aspartame).

anise

28.07.06 | 12h22

A lire les reactions, on voit que chacun, finalement, tente de proteger son outils de defonce, en n oubliant pas d enfoncer celui du voisin afin de mieux promouvoir le sien, qui est moins dangereux, plus naturelle, voir meme bon pour la sante... rien ne change dans ce pays, alllez, je reprend un verre pour oublier...

Nicolas S.

28.07.06 | 11h35

@metal muet Bravo! Ca fait plaisir de voir qu'en France il reste des gens travailleurs et décidés qui n'ont pas peur d'aller à l'encontre de cette idéologie laxo-gauchiste diffuse! Revenons aux 75 heures de travail par semaine, avec une partie du salaire sous la forme de 3 litres de pinard par jour pour donner du coeur à l'ouvrage à ces fainéants de salariés! Et n'hésitons pas à passer au karsher toute cette racaille fumeuse de hakik. :)

Hektic

28.07.06 | 11h21

Il est tout de même incroyable de se rendre compte que si le message véhiculé ne sert pas à diminuer la toximanie, c'est qu'il sert d'autres buts plus mercantiles et clientélistes. On soigne les drogués pour gagner les voix de ceux qui ne le sont pas. Heureusement que le chiffre de 230 morts, censé faire peur, s'avère être la meilleure pub pour le cannabis qu'on ai jamais vu. Je préfère donc largement voir dans cette culpabilisation un garde fou social qu'une préoccupation de santé publique.

sergo

28.07.06 | 10h51

en france le vin c'est sacré. (touche pas à mon vin) tel est le slogan des buveurs de soit-disant grand vin. mais sachez messieurs que, dès qu'il s'agit d'alcool on est en présence d'étanol et cette substance ne peut en aucun cas être bénéfique à l'organisme. que l'on se le dise une bonne fois pour toute. point n'est besoin de trouver des excuses pour que rayonne la france à travers les monde par du poison violant! bonne route sans alcool!

Métal Muet

28.07.06 | 09h54

Fumer du cannabis rend glandeur. Tout effort devient insurmontable, à part celui consistant à aller en chercher de nouveau. Dépénalisons le dites vous, et même d'ailleurs subventionons le, pourquoi pas. Le pays des 35 heures où la drogue deviendrait en vente libre (faut bien occuper les longs moments d'oisiveté) s'étonnera encore d'avoir un des taux de croissance les plus faibles de l'OCDE. L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt et ce n'est généralement pas le cas des fumeurs de joints.

avisdu matin

28.07.06 | 08h45

"Surtout ne touchez pas à mon vin"... C'est ce qui me vient à l'esprit lorsque je lis ces réactions !!! Comment peut-on dire qu'un amateur de bon vin ne sera jamais un alcoolique ? Et une consommation d'une bouteille chaque soir, même d'un très grand vin, vous appelez ça comment ? Facile également de se voiler la face en mettant en avant le côé bénéfique pour la santé. Pour se donner bonne conscience certainement. Les études concernant les effets bénéfiques sont également controversées !

Killy_de_Chine

28.07.06 | 03h39

"Les conducteurs sous influence du cannabis (toutes concentrations de THC confondues) ont 1,8 fois plus de risques d'être responsables d'un accident mortel que les conducteurs négatifs". C'est ce que l'on peut lire dans le rapport sur la consommation de cannabis et les accidents de la route... On peut lire dans le graphique qu'avec moins de 0.5 g d'alcool dans le sang (la dose legale) le risque est 2.7.... et 6.3 entre 0.5 et 0.8 grammes. Edifiant !!!!!

Medeleau a Papy Biru

28.07.06 | 03h18

A Papy Biru: vos amis ne doivent pas fumer le meme cannabis qe les miens... Parmi les "accros" que je connais, certains sont tombés malheureusement aussi bas que s'ils etaient alcooliques: perte du travail, prostration, crise de paranoia, dependance pathetique... et j'en passe. Quelle différence avec les effets d'une drogue dure? Cela dit je pense aussi que l'interdiction et la penalisation n'est pas la bonne solution.

Aher

28.07.06 | 02h10

Admettons l'hypothèse gouvernementale : il n'y a pas de drogue douce, tous les produits suivis par la Mildt sont suffisamment dangereux pour qu'il faille réguler ou empêcher leur consommation. Mais alors : où en est la recherche qui va nous amener des produits non dangereux ou des drogues électroniques ? Quelqu'un ici saura-t-il me dire de quel groupe pharmaceutique ou de quels chercheurs en imagerie magnétique du cerveau on peut espérer une percée sur la voie du plaisir sans dégâts ?

GM

28.07.06 | 00h38

Pourquoi empecher les gens de picoler ou fumer? il faut tout legaliser, mais informer intensivement. les gens doivent etre conscients, et responsables de leurs actes. pour les gens qui sombrent dans ces drogues, il faut des systemes d aides plus efficaces. J adore le bon vin, la bonne bouffe, et suis content de tirer sur un petos de temps en temps. aucune dependance, juste du plaisir.

ebolavir

27.07.06 | 22h51

Fusiller les fournisseurs, mettre les consommateurs en camp de rééducation, c'est comme cela que la Chine maoïste s'était débarrassée de la toxicomanie massive à l'opium. Si on ne veut pas de cette méthode efficace, il faut que les "drogues" deviennent des produits légaux et contrôlés, comme l'alcool et le tabac. Sinon on a tous les dégâts de la répression, sans diminuer la consommation; on finance le crime organisé, et on enseigne le mépris de la loi.

filomene

27.07.06 | 21h30

Et si le cannabis, devenu licite, était cultivé en France par des agriculteurs sinistrés par la surproduction de vin? Gageons que les discours deviendraient très différents, et que la qualité du produit s'en trouverait améliorée... Cet article souligne qu'il faut considérer la question sous l'angle de l'addiction: la diabolisation ne produit que des effets pervers!

Gerard

27.07.06 | 20h44

Quel que soit la substance, la plus part des personnes cherche des produits de bien etre, ne pas le reconaitre c'est niéer l'humanité dans ce qu'elle est. De plus ce n'est pas un probleme quand c'est bien gerer par les individus ( ce qui est generalement le cas), L'interdiction du canabis n'est qu'une lutte comerciale ou quasi religieuse. Les consomateurs sont generalement parfaitement intégrés, et ne possent aucun problemes. Il y a des consomateur à risque comme pour les autres produits

cinerea

27.07.06 | 19h15

Pourquoi sans cesse diaboliser le vin, la plupart des alcooliques, consomment tout ce qui est à leur portée, vin (de mauvaise qualité), whiskies pour les plus argentés, bières etc. Le vin consommé raisonnablement,apporte à travers les polyphénols tannins et matières minérales qui sont bénéfiques à la santé (voir l'étude du french paradox) Le vin de qualité est un produit culturel qui à derrière 2000 ans d'histoire. Le consommateur de vin de qualité, ne sera jamais un alcoolique.

Lagrandeimage@PapyBiru

27.07.06 | 17h24

"Le cannabis est une plante naturelle" naturel n'est pas forcément synonyme d'innocuité. Il est prouvé que le cannabis est toxique et peut avoir des effets nocifs. Je suis pour la légalisation du cannabis mais il ne faut pas tomber dans l'excès inverse et prétendre que ca n'est pas dangereux. Le cannabis est une drogue, je crois qu'il vaudrait mieux pour tous que les gens n'en fume pas, tout autant que la cigarette, mais il vaut mieux légaliser qu'interdire.

tekos

27.07.06 | 17h23

enfin un article intelligent et courageux sur cette question qui fait les choux gras des moralistes populistes à courtes visées!

freethink

27.07.06 | 17h16

où est passé l'excellente idée de Raffarin de "contraventionnaliser" la consommation de cannabis en lieu et place de la loi actuelle? c'est incroyable de lire une certaine gauche nous expliquer comment nucléaire et OGM sont absolument terribles pour notre avenir même s'ils n'ont fait aucun mort en France pendant qu'ils trouvent urgent de dépénaliser le cannabis...

jean34

27.07.06 | 17h06

Pourquoi Lobby Viticole ? C'est injustifié et inexact. Les jeunes, principal sujet de l'article ne boivent plus de vins, la diminution de la consommation de vin en France est constante depuis 30 ans. Les accidentés de la route du vendredi soir au lundi matin, sont souvent jeunes, alcoolisés,parfois avec des substances associées, et c'est un drame national. Mais l'alcool absorbé n'est pas du vin, est produit par des entreprises (le N° 2 mondial est Français)a budget de publicité médiatique massif

matserant

27.07.06 | 16h43

Il fallait le dire. Et si certains repondent avec des cas particuliers, alors je me permettrai, a mon tour, d'en citer un. Il s'agit de la mére d'un copain. Imaginez un enfant oublié a l'école qui rentre et trouve sa mére ivre... Pour lui, ca a commencé comme ca. Meme en France il faudra bien en débattre des ravages de l'alcool. Mais on voit bien ici deux types d'approches selon la culture politique et les electeurs.

Papy Biru

27.07.06 | 16h38

Le cannabis est une plante naturelle, mais la fabrication et la mise en circulation des armes et des bombes ne sont pas interdites. Depuis quand, les légistes peuvent-ils interdire à des homo sapeins de fumer des plantes naturelles ? les vertus médicinales du chanvre indien, anti stress, relaxante, ouvrant l'appétit et l'esprit, excellent pour bien dormir. Contrairement aux boissons alcoolisées, le cannabis ne déclenche ni la violence, ni l'auto-destruction, ni la schyzophrénie.

gribouillette

27.07.06 | 16h19

Comment cette campagne de dramatisation peut-elle s'inscrire de façon crédible dans le dialogue parents adolescents si les messages véhiculés contredisent le vécu des consommateurs ou ex consommateurs qui sont aussi des parents? Cette diabolisation sert un pan culturel, un autre territorial (zones d'approvissionnement) et marchand. Merci C. Prieur

gueguette @ mclerc

27.07.06 | 16h16

J'ai un ami qui était alcoolique, et je vous assure que c'était pas drole, alors l'atternoiement de la droite sur nos pauvres petits paysans qui boivent leur verre de vin tranquilement, à d'autres !!!!!

Lagrandeimage@mclerc

27.07.06 | 16h15

"Venir nous dire que le cannabis n'est pas plus dangereux qu'un verre de vin" Ca n'est pas ce qui est dis. Je crois que la morale de l'article est que les deux sont dangereux mais qu'on minimise les effets de l'un parce qu'il est licite et qu'on diabolise l'autre juste parce qu'il est illicite. Si le cannabis n'est pas moins dangereux (comme certains le prétendent) que la cigarette et l'alcool, il ne l'est pas de manière significativement plus.

gueguette @ C.P.

27.07.06 | 16h14

Petite réflexion: J'habite aux Pays Bas, et je peux vous assurer que les gens ici ne passent pas leurs journées à "fumer", qu'ils ne sont pas fous, et même que, en proportion, les jeunes fument moins de cannabis qu'en France. Ensuite, au vue des 230 morts du cannabis et des 2270 causés pas l'alcool( sans compter les 40000 deces par an contre aucun imputable directement au cannabis) c'est l'alcool qu'il faut interdir !!!!

Christian

27.07.06 | 15h59

L'hypocrisie de la droite, qui a des mérites dans d'autres domaines, est sans fin quand on en vient à aborder ce sujet. Il faut espérer qu'à un niveau européen, on finisse par s'inspirer du modèle hollandais. Qu'on laisse donc aux adultes, responsables d'eux mêmes et de leurs orientations de vie, le choix de boire ou de ne pas boire, de fumer un joint ou de s'en abstenir, en toute conscience des conséquences potentielles.

mclerc

27.07.06 | 15h57

Venir nous dire que le cannabis n'est pas plus dangereux qu'un verre de vin est une triste plaisanterie. J'ai un de mes petits neveux que l'on a dû soigner dans une maison spécialisée à cause du cannabis. Et je peux garantir qu'il a été long à décrocher vraiment de cette saloperie. Alors, les larmoiements de la gauche caviar sur nos chers petits anges qui se shootent gentiment au cannabis, à d'autres !

Lagrandeimage

27.07.06 | 15h41

Bon point de vue. L'alcool et le tabac causent plus de dommages que le cannabis mais sont juste "acceptés" socialement et politiquement alors que le cannabis et les autres drogues ne le sont pas pour des raisons historiques et politiques. Cette incohérence ne gène pas les politiques, plus soucieux de se faire réelire que de faire réellement avancer les choses. La droite est certainement un peu plus bête que la gauche sur ce thème mais les deux refusent toujours la seule solution : légalisation.

C P.

27.07.06 | 15h28

Cécile Prieur semble ignorer les effets dévastateurs du cannabis chez lez adolescents , ses effets aggravants maintenant bien connus sur les troubles psychiques de l'adolescent ; de même qu'elle dvrait mieux s'informer sur les modifications du cannabis par rapport au produit tel qu'il était connu du temps du 'flower power'.Plus riche en THC , grâce aux 'efforts ' des trafiquants , il induit plus facilement des dépendances.ouvrez les yeux , Mme Prieur !

viper mad

27.07.06 | 15h12

En théorie, cette critique est parfaitement pertinente. En pratique, il ne semble pas déraisonnable de mettre l'emphase sur celui des produits illicites le plus consommé. En d'autres termes, il ne parait pas indispensable d'ajouter les 230 morts cannabiophiles aux 2.270 causés par l'alcool.

bam

27.07.06 | 15h11

Ca fait du bien de lire un article remettant en perspectives les dangers liés à l'addiction à des produits psychotropes qu'ils soient licites ou illicites. La diabolisation de ces derniers est simplement culturelle (voire judéo-chrétienne), infantilisante et pénible à la longue.