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Trouvaille que vaille

Pétards passifs, amende active

Le conducteur abstinent peut être contrôlé positif.

Par Edouard LAUNET

lundi 08 novembre 2004 (Liberation - 06:00)

Problème : vous roulez vers vos vacances bretonnes en compagnie d'amis facétieux qui ont transformé la banquette arrière de votre véhicule en coffee-shop. Au volant, vous vous abstenez bien sûr de téter quoi que ce soit. Cependant, au vu de la brume qui a envahi l'habitacle, vous vous demandez quelle tête aurait votre test de salive si d'aventure la maréchaussée avait l'envie de tester sur vous son dernier gadget. Eh bien, il n'est pas impossible que ce test soit positif, apprend-on dans le numéro d'octobre du Journal of Analytical Toxicology.

Sous le titre «Exposition passive à la fumée de cannabis et test de salive», des chercheurs américains rapportent avoir enfermé dans une petite pièce non ventilée, durant quatre heures, quatre non-fumeurs («volontaires», précisent les auteurs) et cinq «fumeurs actifs de cannabis». L'expérience s'est déroulée comme suit : chacun des «fumeurs actifs» a grillé son petit pétard pendant une vingtaine de minutes en rigolant finement, tandis que les «fumeurs passifs» commençaient à trouver le temps long et les blagues franchement vaseuses. Puis trois longues heures et demie se sont encore écoulées. Les chercheurs eux-mêmes s'étaient probablement repliés dans un endroit sûr et ventilé, faisant juste de brèves incursions sur le lieu du crime pour effectuer sur les séquestrés des prélèvements de salive réguliers. Conclusion des auteurs : «Le risque d'un test positif pour le fumeur passif est limité à une période d'environ trente minutes après exposition.» Limité mais donc pas nul.

Dès lors, comment réagir ? Faut-il éjecter vos potes sur la première aire d'autoroute qui se présente ? Pas sympa. Tirer sur le spliff puisque de toute façon vous serez contrôlé positif ? Nous le déconseillons formellement. Ouvrir les vitres en grand ? Nous sommes en novembre. Une fois de plus, la recherche scientifique semble avoir créé plus de problèmes qu'elle n'a été en mesure d'en résoudre.

© libération

 

Résumé de l'article sur l'étude en question sur le site du Journal of Analytical Toxicology :

 

Published: Journal of Analytical Toxicology, ISSN 0146-4760, Volume 28, Issue 6, October 2004, pp.546-552

Passive Cannabis Smoke Exposure and Oral Fluid Testing

 

Oral fluid testing for D9-tetrahydrocannabinol (THC) provides a convenient means of detection of recent cannabis usage. In this study, the risk of positive oral fluid tests from passive cannabis smoke exposure was investigated by housing four cannabis-free volunteers in a small, unventilated, and sealed room with an approximate volume of 36 m3. Five active cannabis smokers were also present in the room, and each smoked a single cannabis cigarette (1.75% THC). Cannabis smoking occurred over the first 20 min of the study session. All subjects remained in the room for approximately 4 h. Oral fluid specimens were collected with the Intercept DOA Oral Specimen Collection Device. Three urine specimens were collected (0, 20, and 245 min). In addition, three air samples were collected for measurement of THC content. All oral fluid specimens were screened by enzyme immunoassay (EIA) for cannabinoids (cutoff concentration = 3 ng/mL) and tested by gas chromatography&endash;tandem mass spectrometry (GC&endash;MS&endash;MS) for THC (LOQ/LOD = 0.75 ng/mL). All urine specimens were screened by EIA for cannabinoids (cutoff concentration = 50 ng/mL) and tested by GC&endash;MS&endash;MS for THCCOOH (LOQ/LOD = 1 ng/mL). Air samples were measured for THC by GC&endash;MS (LOD = 1 ng/L). A total of eight oral fluid specimens (collected 20 to 50 min following initiation of smoking) from the four passive subjects screened and confirmed positive for THC at concentrations ranging from 3.6 to 26.4 ng/mL. Two additional specimens from one passive subject, collected at 50 and 65 min, screened negative but contained THC in concentrations of 4.2 and 1.1 ng/mL, respectively. All subsequent specimens for passive participants tested negative by EIA and GC&endash;MS&endash;MS for the remainder of the 4-h session. In contrast, oral fluid specimens collected from the five cannabis smokers generally screened and confirmed positive for THC throughout the session at concentrations substantially higher than observed for passive subjects. Urine specimens from active cannabis smokers also screened and confirmed positive at conventional cutoff concentrations. A biphasic pattern of decline for THC was observed in oral fluid specimens collected from cannabis smokers, whereas a linear decline was seen for passive subjects suggesting that initial oral fluid contamination is cleared rapidly and is followed by THC sequestration in the oral mucosa. It is concluded that the risk of positive oral fluid tests from passive cannabis smoke inhalation is limited to a period of approximately 30 min following exposure.

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