Source : http://www.courrierinternational.com/mag/AmS.htm

Présidence, Le site officiel de la présidence uruguayenne (en espagnol)

http://www.presidencia.gub.uy/

John Battle, héros de l'année 2000 sur le site de Narco News (en anglais)

http://www.narconews.com/heroyear2000.html

JND Le site de la Commission nationale sur les drogues d'Uruguay (en espagnol)

http://www.presidencia.gub.uy/jnd/index.htm

Comisión interamericana para el control del abuso de drogas

Le site de la Commission qui, en Amérique latine, est chargée des drogues (en anglais et en espagnol)

http://www.cicad.oas.org/es/Principal/Principal.htm

UNDCP Le site de l'Agence des Nations unies chargée des problèmes de drogues (en anglais)

http://www.undcp.org/

Géopolitique des drogues Un site intéressant sur l'économie des drogues et du trafic (en français)

http://www-eleves.int-evry.fr/~durand_f/dr00.htm

Delta9 Un site suisse superbe défendant la légalisation du cannabis (en français et avec le plug-in Flash)

http://www.delta9.ch/

 

URUGUAY Le Président prône la dépénalisation des drogues

"La Tercera" (Santiago du Chili)

Le chef de l’Etat uruguayen a entamé une croisade en faveur de la légalisation des stupéfiants qui divise son gouvernement. Bientôt, de nouveaux “Pays-Bas” en Amérique du Sud ?

"A la fois libéralisation et éducation” : dès avant son entrée en fonction, le président uruguayen Jorge Batlle [élu le 28 novembre 1999, Parti Colorado, libéral] a lancé un débat sur ce thème, présentant la dépénalisation des stupéfiants comme un moyen de lutter plus efficacement contre le trafic de drogue. Sa proposition lui a valu l’appui immédiat de médecins spécialisés, mais, dans le même temps, il s’est heurté à l’opposition de la plus grande partie de la classe politique de son pays, pour laquelle une telle mesure risque de faire de l’Uruguay le centre du “narcotourisme” ou de faire de ce pays les nouveaux “Pays-Bas sud-américains”.

Son gouvernement reste profondément divisé sur la question : ces prises de position n’engagent que le Président, et aucun projet de loi n’est prévu qui modifierait la législation antidrogue en vigueur.

Le président Batlle reconnaît que, lorsqu’il en a parlé à ses proches, beaucoup d’entre eux ont vu là une folie. “La première chose à faire, c’est de le dire, de ne pas en avoir peur. Et je suis assez fou pour le dire, affirme-t-il. Dès l’instant où une activité cesse d’être rentable, elle perd son attrait et, peu à peu, plus personne n’aura intérêt à vous forcer à consommer”, explique le Président. Il assure qu’il a abordé la question à plusieurs reprises - y compris lors de conversations avec l’ancien président nord-américain George Bush père - et qu’il martèle toujours la même idée :Batlle évoque volontiers la période de la prohibition, durant laquelle la consommation d’alcool fut interdite aux Etats-Unis, ce qui entraîna le développement des pratiques mafieuses. “Jusqu’à ce qu’un beau jour ce commerce prenne fin. Aujourd’hui, il est clair qu’il vaut mieux boire un bon vin qu’une vinasse trafiquée”, soutient le chef de l’Etat.

Interrogé sur les éventuels méfaits d’une dépénalisation des drogues, Batlle répond : “Aujourd’hui, la consommation n’est-elle pas relativement libre ?” En ce qui concerne les critiques adressées aux Pays-Bas quant aux résultats de la dépénalisation, le président uruguayen estime que, dans la mesure où il s’agit d’un cas isolé en Europe, “tout le monde s’y est précipité” pour profiter de cette liberté. Mais il ajoute que, dans les pays où les drogues restent interdites, “la consommation n’a cessé de croître depuis trente ans, et les problèmes - en particulier la violence - ne font que s’aggraver”. Conscient des difficultés, le Président reconnaît que sa proposition est discutable, mais il défie quiconque de lui proposer des solutions de rechange. “S’ils ne veulent pas de cette idée, qu’ils en cherchent une autre, mais qu’ils fassent de vraies propositions”, lance-t-il.

La législation uruguayenne ne condamne pas “la possession de substances de nature à produire une dépendance psychologique ou physique” et destinées à la consommation personnelle, mais elle qualifie de délit, passible de peines de prison, le fait de produire, de commercialiser ou de fournir de la drogue. Ainsi, pendant l’été austral - période durant laquelle la consommation de drogue connaît une forte augmentation -, le gouvernement uruguayen s’apprête à lancer un site Internet qui diffusera des informations sur les substances toxiques, leurs caractéristiques et leurs effets. Les visiteurs du site auront la possibilité de poser des questions à des spécialistes sur l’usage des drogues, ainsi que sur les traitements de prévention et les cures de désintoxication.