L'Hebdo des Hebdos “época”, “Proceso”, “Cambio”

Seins nus, terroristes basques et guérilla marxiste

La polémique ne faisait que commencer, qui allait être “reprise par CNN quelques jours plus tard” et faire de Rosemeri “une véritable star des médias”. D’autant que la “démonstration de force exagérée” de la police militaire a bien failli finir en pugilat. Arrivé sur les lieux, le mari de Rosemeri, “voyant que les policiers s’avisaient de saisir sa femme par le bras, a voulu réagir et s’est fait renverser par d’autres policiers”. Pour “época”, l’occasion était trop belle d’afficher une couverture topless (ce qui n’est jamais mauvais pour les ventes) et de consacrer à “l’événement” quelques pages historiques, sociologiques, voire psychanalytiques, expliquant le phénomène… avec photos à l’appui. N’oublions pas que c’est l’été à Rio de Janeiro.

Plus sérieusement, l’hebdomadaire mexicain “Proceso” consacre un reportage très politique aux dernières “expulsions sommaires” de militants de l’ETA, l’organisation séparatiste armée basque, réfugiés, souvent depuis des années, au Mexique. C’est l’indignation qui domine dans ses colonnes. “En moins de 24 heures”, raconte le journaliste, “le Mexique a expulsé et remis à la police espagnole quatre citoyens basques accusés par les autorités de Madrid d’avoir participé à des actions terroristes de l’ETA.” Les raisons d’une telle précipitation, selon “Proceso” ? Ces expulsions ont été effectuées qui s’annoncent serrées pour le gouvernement Aznar. Selon l’hebdomadaire de Mexico, le renvoi de ces quatre Basques serait donc le prix à payer par le Mexique pour continuer d’entretenir des “relations exemplaires avec l’Espagne”.

L’hebdomadaire colombien “Cambio” est loin, lui aussi, des préoccupations estivales brésiliennes. Pourquoi l’ELN s’en prend-elle à l’électricité, “pénalisant ainsi les plus pauvres” ? “Officiellement, répond “Cambio”, pour s’opposer à la privatisation des entreprises publiques d’électricité”, mais l’hebdomadaire pense que ces actions - qui “ont détruit 169 pylônes l’année dernière” - visent surtout à peser dans les négociations en cours entre les guérillas et le gouvernement sur “une zone encore à définir qui serait laissée sous le contrôle de l’ELN”. La guérilla marxiste utilise donc des arguments explosifs à l’appui de négociations incertaines, en prenant le risque, conclut “Cambio”, de “détruire sa popularité”.

Courrier International

31/1/2000, Numéro 482