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COLOMBIE Elections propressur fond de guerre saleLe |
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Antanas Mockus, nouveau maire de Bogotá. La photo a été prise en 1996 au cours d'une précédente campagne (AFP)
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Le quotidien colombien El País fait bien entendu allusion à ceux qui utilisent les armes pour imposer leur volonté, mais aussi au cancer de la corruption qui ronge les arcanes du pouvoir et la crédibilité de lEtat. Pour le quotidien de Calí, la troisième ville du pays, seul un vote libre et responsable permettra aux citoyens de vaincre ces deux ennemis. Le message a été bien reçu et, malgré un taux dabstention parfois supérieur à 50 %, les élections du 29 octobre se sont déroulées dans le calme et ont surtout réservé aux hommes politiques colombiens quelques mauvaises surprises. Cest notamment le cas pour le Parti conservateur du président Andrés Pastrana, qui, selon El Tiempo, a pratiquement disparu du paysage politique dans la plupart des grandes villes et des départements du pays. Les quotidiens font dailleurs assaut de superlatifs pour qualifier la chute de la maison conservatrice et, à limage du quotidien El Espectador, tous y voient un désaveu pour la politique du président actuel. A léchec retentissant des conservateurs correspond la victoire des libéraux, qui conquièrent 15 des 30 départements en jeu et remportent 13 capitales provinciales. Mais les quotidiens du pays reviennent surtout sur la victoire du candidat indépendant Antanas Mockus à la mairie de Bogotá, la capitale du pays. Ce Colombien dorigine lituanienne est avant tout un universitaire. Francophile, il est passé par le lycée Pasteur, le lycée français de la capitale, et a fait une partie de ses études à Dijon. Mais Antanas Mockus est avant tout un revenant. Maire libéral de Bogotá entre 1995 et 1997, il se représentait cette fois en candidat indépendant. Il a remporté la capitale avec plus de 10 points davance sur María Emma Mejía, ex-chancelier du pays et leader de la gauche locale. Pour léditorialiste de El Tiempo, au-delà de la victoire dAntanas Mockus, cest surtout la valeur dexception de cette élection dans un pays gagné par le pessimisme généralisé qui reste la leçon principale. Les deux candidats représentaient, en effet, une vraie alternative politique. Car si María Emma est une battante qui a conduit sa carrière avec brio, Antanas Mockus a imposé pour sa part, une manière novatrice de faire de la politique. La première défendait une politique sociale, indispensable dans une ville où les énormes inégalités menacent la paix civile. Quant au vainqueur, sa campagne sest concentrée sur les mécanismes de participation citoyens. Et même si Bogotá a besoin de solutions urgentes au drame du chômage et de la pauvreté, cest Antanas Mockus qui la emporté, et de beaucoup. Quant à lambiance de fête démocratique que vivait la ville, elle a à peine été troublée par le rapt dun assesseur dans un bureau de vote provincial. Il faut dire que lenlèvement politique et le racket sont un sport national dans un pays où sévissent à la fois les guérillas marxistes les plus anciennes de la planète, les FARC et lELN, et les groupes paramilitaires dinspiration mafieuse qui les combattent.
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